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Les Bretons dans la Bataille de Verdun

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1916 voit les régiments bretons engagés dans les deux principales batailles de l’année, à savoir Verdun et la Somme.


Le 5 août 1914, deux bataillons du 19ème RI de Brest et la 22e division, composés des régiments brestois, lorientais, quimperais et vannetais ont participé à la bataille de Verdun. Ils sont pris malgré eux dans la bataille d’infanterie des allemands : ils perdent 60% de son effectif sur 12 000 bretons partis à Verdun mais malgré cela ils ne se laissent pas abattre par les allemands. Ils se révoltent sur le chemin des dames contre Nivelle (commandant militaire).

Le Premier ministre britannique, Lloyd George, a annoncé : « Vos Bretons se sont bien battus à Verdun », mais Aristide Briand a contredit cette idée : « C'est peut-être parce qu'ils croyaient se battre contre des Anglais ! ».

Les Bretons, connus pour leur ténacité, ont souvent été utilisés pour tenir des positions là où d’autres régiments lâchaient prise. Cette population, pour la plupart rurale, constituait une « chair à canons » idéale pour les ennemis.

Témoignage Bretons Verdun :

« Sur ce champ, j'enjambai tout à coup le corps d'un jeune soldat, […] cette vision



rapide m'émut rapidement. J'eus le pressentiment immédiat que je venais de voir là, un de mes camarades intimes, un colonial s'appelant Jean Thébauld ; cette idée fausse m'obséda longtemps, […]. Ce soir-là, l'idée de la mort me hanta péniblement; je me mis à broyer cruellement du noir!... Hier encore, ces frères d'armes étaient pleins de vie. Demain, ce sera mon tour, peut-être...De gros obus vinrent éclater si près de nous que je crus que les boches nous avaient vus ou entendus, et mon cœur battit plus fort... Il nous fallait faire vite un trou pour nous protéger un peu. Et sous les marmites, la fatigue et la sueur ne comptaient plus; j'avais retrouvé tout mon courage en me disant: « Après tout, si je suis tué, je n'y puis rien. » Parmi ceux qui sont tombés là et qui étaient tous comme moi, se trouvent des hommes qui avaient une famille; une femme, des enfants, mais moi... seul ! Pourquoi ne mourrais-je pas comme eux, plutôt qu'eux ? ». À cette pensée, je n'essaie pas de cacher, je sentis un tressaillement d'aise, que seuls les vrais combattants peuvent comprendre. » Ambroise Harel, Mémoires d’un Poilu breton, Éditions Ouest-France, 2012

Paru dans le Télégramme : Dimanche 3 août 2014 :



"Les régiments de la brigade se tiendront prêts à être enlevés en auto demain 28 mars, à sept heures. Les ordres arriveront ce soir »

Tel est le message par lequel les 62e et 116e RI, les deux régiments morbihannais composant la 43e BI, elle-même dépendant de la 22e DI, apprennent qu’ils doivent quitter le secteur d’Argonne où ils ont passé plusieurs semaines de repos pour rejoindre Verdun.


Verdun, période de repos

Sauf exception, le départ pour Verdun fait suite à plusieurs jours, voire plusieurs semaines de « repos » à l’arrière-front, hors de portée des tirs de l’artillerie ennemie. Pendant plusieurs semaines, les troupes profitent autant qu’elles le peuvent d’une période de repos. Une période active. Certes, les soldats peuvent bénéficier d’un vrai jour de repos le dimanche en général.

Ce moment passé à l’arrière-front est surtout mis à profit pour compléter les effectifs : en l’espace de quelques jours, plusieurs centaines d’hommes arrivent ainsi en renfort au 118e RI, le régiment de Quimper, qui ne comptait plus que 71 officiers et 2 570 sous-officiers.

Les JMO (Journaux des marches et opérations des corps de troupe équivalent à un journal de bord.) du régiment quimpérois signalent qu’un adjudant revient alors d’un « stage de fusiliers-mitrailleurs » la perspective de la mise en service du fusil-mitrailleur Chauchat dans ce régiment prend corps à cette date (1915) , même si elle n’est pas forcément encore effective.

Tir au fusil-mitrailleur Chauchat, 1915. BDIC: VAL 312/064


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